Rattachement au laboratoire HiCSA – CERHEC/CPC – EA
4100 de Paris 1.
Membres fondateurs : Marie Gaimard, doctorante
en histoire de l’architecture
Marguerite Vappereau, doctorante en
histoire du cinéma
Créé à la
suite de la journée d’étude « Des architectures de la croissance à la
ville spectacle. Approches croisées entre histoire de l’architecture et du
cinéma 1945-1975 », ce groupe réunit des chercheurs autour de la ville
contemporaine et ses représentations dans une visée pluridisciplinaire.
L’avènement de la modernité voit l’apparition de deux phénomènes,
connexes en de nombreux points : l’émergence de la métropole et
l’avènement de l’image mécanique, soutenues par une culture de masse,
jusqu’alors inédite. Ce groupe de recherche a pour objet d’étudier les rapports
entre ces deux phénomènes concomitants, qui n’ont de cesse de s'influencer
réciproquement. Nous porterons notre attention sur toutes les interactions
entre créations visuelles et mutations urbaines. Comment les transformations
urbaines induisent-elles de nouvelles pratiques visuelles et artistiques ? Mais
également, comment les mutations des outils et des pratiques visuelles
peuvent-elles modifier la ville, virtuellement et réellement ?
Ainsi, ces pratiques artistiques et
documentaires contribuent à exalter une culture urbaine : le photographe,
le cinéaste pointent un œil tantôt séduit, tantôt critique sur la ville, en
perpétuelle transformation. Nous nous proposons donc d’interroger les qualités
photogéniques et cinégéniques de la ville et de son architecture, d’analyser, à
travers des propositions visuelles, les processus de cette modernité, ainsi que
les mutations d'une "écriture urbaine". Inversement, les nouveaux
équipements urbains et architecturaux sont portés par une médiatisation
croissante, que ce soit sous la forme de films institutionnels, de campagnes de
communication ou de propagande. Il s’agira donc de mettre en perspective le
recours aux images (fixes ou animés) dans la valorisation de la métropole
contemporaine.
Par ailleurs, l’illusion spatiale et temporelle que produit le cinéma
est parvenue à contaminer la ville, elle-même peuplée, parfois saturée,
d’images, fixes ou animées. La frontière entre le réel et le virtuel s’efface
peu à peu : la ville réelle cède la place à une mise en scène ordonnée
d'architectures d’images. Ainsi, les utopies architecturales et les fictions
cinématographiques s’interpénètrent. Cette porosité entre deux mondes, l’un
concret, l’autre imaginaire, est d’ailleurs particulièrement prégnante
actuellement dans les jeux vidéo et autres communautés virtuelles, qui
proposent aux participants la création de véritables répliques urbaines. Il
s’agira à la fois de mettre en perspective cette fascination-répulsion
qu’exerce le phénomène urbain et ses représentations dans une société du loisir
et de la consommation, dans ses adhésions comme dans ses discours critiques.
Enfin, nous voudrions également poser la question de l’usage des images
réelles et fictionnelles par les architectes : comment ont-elles modifié
leurs pratiques ? La conception de promenades architecturales, le recours
à des scénarios, la dramatisation d’un espace, les références
cinématographiques revendiquées par certains architectes tendent à montrer un
dialogue, une incessante interactivité entre ces deux champs disciplinaires.
Les
questions soulevées par ce groupe de recherche pourront donc couvrir une grande
part de l'histoire contemporaine, du milieu du XIXème siècle jusqu'à la période
la plus contemporaine.